Figuig est parmi les plus anciennes oasis de la frange septentrionale du Sahara. Elle est composée de sept qsours : Zénaga, Loudaghir, El Maïz, Oulad Slimane, El Hammam Tahtani, El Hammam Fouqani et Laâbidate, auxquels se rejoint la petite agglomération maraboutique de Sidi Abdelkader Mohamed. Ces qsours sont tous liés entre eux par l'extension récente de l'espace bâti, sinon par les jardins plus ou moins verdoyants de la palmeraie proprement dite étendue sur une superficie totale de 650 hectares environ.
Jusqu'à la veille de la pénétration coloniale, le nom de Figuig s'appliquait à une vaste région englobant des tribus et des localités aussi bien diverses que rivales. Certains avancent même le chiffre d’une cinquantaine de qsours, justifiant l’appellation " le Figuig " habituelle dans les écrits de la période coloniale. Le rayonnement culturel, scientifique et économique de l'oasis dépassait même l'échelle régionale grâce à sa position de relais stratégique sur les anciens axes du trafic caravanier transsaharien et sur l’axe sub-saharien Est-Ouest.
Puisant dans le passé jusqu'à la préhistoire, comme en témoignent les nombreuses gravures rupestres millénaires, la région de Figuig connut également la civilisation dite pharaonique dont on rapporte des pièces à conviction telle que la pierre sculptée en "Bélier de Zénaga". Des recherches récentes vont même jusqu'à argumenter des événements dont les conséquences auraient fait débarquer des voyageurs sur les côtes nord-américaines depuis 15 siècles.
Figuig fait partie du vaste territoire nord-africain et sub-saharien dont le passé lointain fut marqué par des gravures rupestres habituellement attribuées aux chasseurs-pasteurs du Néolithique, malgré l’importance de certains aspects qui laissent aussi penser à une vie sédentaire assez précoce. Figuig semble avoir toujours été un territoire relativement autonome vis à vis des différents pouvoirs, sans toutefois se distancier des différentes dynasties, sachant bien que certains représentants du pouvoir central y furent parfois sans autorité. Par ailleurs, Les écrits rapportent que l’histoire de l’oasis fut essentiellement marquée par les rivalités et les conflits entre les différents qsours et les différentes fractions à cause des terroirs et surtout des eaux d’irrigation qui ont souvent fait objet de litiges ayant parfois conduit à des luttes intestines sanglantes.
Dès le XII° siècle, le nom de Figuig est apparu dans la littérature médiévale, évoquant l’importance des tribus berbères zénètes dans la région par rapport aux autres éléments sanhaja et arabes qui s’y étaient installés de longue date. Plus tard, au XIV° siècle on signale la souveraineté des Métghara sur l’oasis. Au XIII° siècle, les Jaber y représentaient l’autorité almohade.
Figuig fût contrôlé par les Saâdiens en 1583, puis par les Turcs en 1593 avant d’être rançonnés pour quitter. Les expéditions alaouites se succédèrent depuis 1641 dans le souci d’établir ou de rétablir leur autorité ou encore d’éloigner le danger turc réapparu avec la tentative de 1806.
Ce n’est qu’en 1903 que l’autorité française fut inaugurée par le bombardement de Zénaga, après plusieurs expéditions des troupes françaises déjà installées depuis longtemps sur le territoire algérien et gênées par le soutien apporté par Figuig aux rebelles algériens. Figuig fut ainsi ramenée à l’obéissance au pouvoir du makhzen.. L'héritage de la phase colonisation-décolonisation a pesé lourd sur le sort de l'oasis, non seulement au niveau de sa place régionale devenue marginalisée, mais aussi au niveau des ressources habituellement exploitées par les qsouriens habitant Figuig. Le patrimoine culturel actuellement conservé porte surtout le cachet de la période islamique. Des maisons et des mosquées séculaires construites en terre séchée côtoient avec le célèbre minaret octogonal pierreux de l'époque mérinide. De même, les vestiges d'anciens qsour et hameaux désertés ou détruits subsistent encore tout comme les mausolées et les bibliothèques des marabouts et des savants dont les œuvres et les documents manuscrits ont été pillés ou accaparés. Seul le sort d'une faible portion de ceux-ci a échappé à la perte, mais conservés soit chez des particuliers souvent " anonymes ", soit dans des musées nationaux et internationaux même, comme celui de Berlin.

Population et peuplement
 
Le peuplement de Figuig dont la date est mal définie, aurait connu des vagues qui se seraient succédé avec des populations d'origines géographiques et ethnico-culturelles très diverses.
Après l'installation des berbères zénètes d'abord nomades, une vague de berbères Senhaja envahit l'oasis pour s'installer surtout au qsar Zénaga auquel ils servirent d'éponyme même (Isenhajen; Iznayen; Iznaguen). De nombreuses familles d'origine arabe rejoignirent l'oasis à diverses périodes, notamment les chorfas, les nomades transhumants, voire les morisques andalous; d'autres éléments sont d'origine négro-africaine (haratin) et sont restés sans métissage notable à cause d’une servitude à peine abolie tout récemment. Une communauté juive vivait également dans différents qsours de l'oasis jusqu'au milieu du 20ème siècle. Une faible proportion de la population est allogène et est constituée de fonctionnaires, d’employés ou encore de nomades sédentarisés. Ces migrants d’origines diverses se sont tout récemment installés dans l’oasis. Les différentes origines s’entremêlent sans aucune répartition particulière. Le cantonnement des haratins dans certains quartiers comme la kasbah de Zénaga relève du passé, tout comme la communauté juive ayant totalement quitté l’oasis après une présence remarquable dans les mellah, notamment de Zénaga et de Loudaghir.
Les vagues d'immigration interféraient avec des flux d'émigration qui se sont surtout intensifiés à l'époque contemporaine. Depuis un siècle environ, la population de l'ensemble de l'oasis oscille entre 8000 et 15000 habitants, alors que l'effectif de la population du Maroc a triplé entre le début du 20ème siècle et 1982. L'accroissement démographique des trois dernières décennies, quoique faible, soit davantage lié à l'afflux d'origine externe qu'à un accroissement naturel. L'émigration contemporaine est responsable de cette quasi-stagnation de l'effectif de la population.

1921

1936

1946

1971

1982

1994

8800

10191

12364

13660

14571

14245

De toute façon, on peut dire que la population de l’oasis etait un champ d’acceuil, puis elle a connu une stabilité, actuellement, elle connait une forte emigration.
Evolution socio-politique
Les écrits rapportent que l’histoire de l’oasis fut essentiellement marquée par les rivalités et les conflits entre les différents qsours et les différentes fractions à cause des terroirs et surtout des eaux d’irrigation qui ont souvent fait objet de litiges ayant parfois conduit à des luttes intestines sanglantes. Dès le XII° siècle, le nom de Figuig est apparu dans la littérature médiévale, évoquant l’importance des tribus berbères zénètes dans la région par rapport aux autres éléments sanhaja et arabes qui s’y étaient installés de longue date. Plus tard, au XIV° siècle on signale la souveraineté des Métghara sur l’oasis. Au XIII° siècle, les Jaber y représentaient l’autorité almohade. Figuig fût contrôlé par les Saâdiens en 1583, puis par les Turcs en 1593 avant d’être rançonnés pour quitter. Les expéditions alaouites se succédèrent depuis 1641 dans le souci d’établir ou de rétablir leur autorité ou encore d’éloigner le danger turc réapparu avec la tentative de 1806.
Impact de l'histoire contemporaine
Ce n’est qu’en 1903 que l’autorité française fut inaugurée par le bombardement de Zénaga, après plusieurs expéditions des troupes françaises déjà installées depuis longtemps sur le territoire algérien et gênées par le soutien apporté par Figuig aux rebelles algériens. Figuig fut ainsi ramenée à l’obéissance au pouvoir du makhzen.. L'héritage de la phase colonisation-décolonisation a pesé lourd sur le sort de l'oasis, non seulement au niveau de sa place régionale devenue marginalisée, mais aussi au niveau des ressources habituellement exploitées par les qsouriens habitant Figuig.